Cette
première partie concerne la préparation des LAVERDA 3 cylindres
1000 et 1200. Une page préparation 750 suivra.
Merci à
Patrick et à Doug pour leur concours. (Cliquez
sur les photos pour les agrandir)
PREPARATION
DES MOTEURS 3 CYLINDRES
120 ou 180°?: Le
même degré de préparation entraînera à peu près
le même gain de puissance que ce soit sur une 120 ou une 180°.
Les moteurs 120° sont toutefois plus faciles à règler du fait
de leur meilleure régularité cyclique et ils sont plus aisés
à utiliser car plus dociles. Mais les 180° amèneronttoujours
la dose de (mauvais) caractère et le bruit particulier qui donnent des
sensations encore plus fortes.
1000 ou
1200?: Il est évident qu'une cylindrée
de 1200 permettra une puissance obtenue plus facilement qu'avec une 1000. Mais
certains pilotes concourrant en courses classiques préfèrentla
cylindrée de 1000cc, jugeant le moteur plus vif et plus homogène.
Les avis sont donc partagés et dépendent souvent de l'utilisation
et des types de circuits.
Quelle
puissance espérer?
Une puissance de 100 cv à la roue AR (115/120
cv moteur) est une bonne moyenne, tout en conservant couple, fiabilité
et budget raisonnable. En conséquence, l'obtention d'une puissance
vraiment supérieure à 100 cv nécessitera un travail extrêmement
important et rigoureux, faisant appel à des solutions techniques d'avant-garde
(céramique par exemple) ou des modifications radicales et très onéreuses
(vilebrequin monobloc).
Dans cette étude, nous viserons donc une
base de 100cv à la roue AR, pouvant être éventuellement améliorée
par des solutions plus radicales.
La
culasse: C'est la base de la préparation. -
Les soupapes: Une dimension de 35 à 35,5mm pour l'échappement
et de 39,5 à 41mm pour l'admission est requise. Le recours à
des soupapes de SFC 1000 (35/40,5) ou de Jota (35/39,5) permet de réduire
les coûts. Les portées doivent être fines, de l'ordre de
0,5mm à l'admission et de 1mm à l'échappement, ce qui suppose
en contrepartie la nécessité de régler les jeux plus
souvent. Les guides de soupapes en bronze sont préférables.
Les conduits d'admission et d'échappement sont travaillés et polis,
le conduit d'admission, notamment, gagne à être agrandi au niveau
du coude situé entre la tige de soupape et l'entrée dans le cylindre.
Les guides de soupapes sont également modifiés (diminution de matière)
de façon à optimiser le flux d'air. Les ressorts de soupapes
peuvent être sujets à quelques casses à très hauts
régimes, notamment avec les a/c 7C, d'où des dégâts
aux arbres à câmes eux-mêmes ou auxpoussoirs. Pour les
7C, il est impératif de fraiser la culasse pour ne pas écraser les
ressorts. Certains utilisent des ressorts doubles, ce qui nécessite
la modification des coupelles et des guides. La modification est efficace.
-
Les arbres à câmes: Les a/c disponibles pour les Laverda
sont encore perfectibles, beaucoup de travail reste à réaliser dans
ce domaine (ils ont une conception datant d'une trentaine d'année...).
Il y a notamment en ce moment des études sur banc qui sont menées
en Australie qui devraient porter prochainement leurs fruits. Ces études
montrent notamment que les a/c à forte levée de soupapes ne sont
vraiment pas adaptés aux moteurs Laverda, ou que les calages sont primordiaux.
En attendant, il faut se contenter des a/c compétition 4C, 7C ou P1 de
la marque ou des a/c Axtell 120 ou 180 en provenance des USA. Certains préparateurs
utilisent des variantes à partir de ces a/c, modifications des existants,
panachage 4C/7C, modification de calage. Pour les 4C, qui procurent un gain
appréciable à haut régime sans trop nuire au couple à
mi-régime, il semble que le bon calage se situe avec des jeux aux soupapes
plus fermés que ceux qui sont préconisés, de l'ordre de 0,15mm
à l'admission et de 0,20mm à l'échappement. Pour les
7C, qui sont utilisés pour les circuits les plus rapides (toute la puissance
est "en haut"), des jeux de 0,20mm adm et 0,25mm échapp. sont
corrects. Comme signalé plus haut, les 7C peuvent entraîner la casse
des ressorts de soupapes à très haut régime, et quelquefois
des pistons. Concernant tant les 4C que les 7C et les F1, P1, l'étude
de leur diagramme montre que les cames entraînent une levée très
brutales, ce qui d'un côté accélére la vitesse des
gazs mais, d'un autre côté, implique une usure rapide des cames et
des poussoirs. Les Axtell représentent une réelle amélioration
pour la puissance et le couple en général par rapport aux a/c d'usine,
mais il leur manque de l'efficacité dans les très hauts régimes
pour les circuits les plus rapides. Les travaux actuellement réalisés
en Australie devraient permettre une égalisation des performances sur toute
la plage de régime, tout en ayant des a/c plus fiables. Un perçage
pour allègement des réas de chaîne de distribution peut être
entrepris.
-
Les poussoirs: Les petits trous permettant d'évacuer l'air
lors de l'enfoncement des poussoirs gagneront à être légèrement
agrandis vers le haut (partie horizontale du poussoir) afin que le film d'huile
reste intègre à haut régime.
- Le
double allumage: Certains préparateurs modifient des culasses
pour en faire des "twin spark". Ce système autorise une meilleure
combustion mais il permet aussi de diminuer l'avance à l'allumage
et donc de limiter la surchauffe. Un allumage adapté est alors requis
(voir plus loin).
Le bloc-cylindre, les pistons:
- Pour la cylindrée, on a le choix
entre les pièces d'origine de 1000 (pistons de 75mm), celles de 1200 (pistons
de 80mm), ou tenter de gagner encore un peu en cylindrée avec des
pistons plus gros. Il est cependant déconseillé de dépasser
81mm afin de ne pas trop diminuer l'épaisseur des chemises. Pour 81mm,
on peut adapter des chemises d'autres origines, comme les chemises de Citroën
BX, et monter des pistons forgés haute compression de 81 mm (Accralite,
Ross et J/E fabriquent de tels pistons forgés) en faisant modifier les
échancrures des soupapes. Les Accralite réf 1124804 ne nécessitent
pas toutefois un agrandissement des échancrures. Dans tous les cas
de changement de cylindrée sur les 1000, le carter-moteur supérieur
doit être évidemment modifié en conséquence.
- Le jeu cylindre/piston préconisé
d'origine est un peu trop serré pour une utilisation en course, un jeu
de 0,11mm est optimal (0,08mm en moyenne d'origine).
- L'un
des problèmes principaux, surtout en course, est l'échauffement
parfois excessif des pistons. Pour limiter la température, on peut
retarder légèrement l'allumage si celui-ci est bon (résultat
aléatoire avec le Bosch d'origine), voire monter une culasse "twin-spark".
Mais l'une des modifications les plus efficaces est le montage à l'arrière
du bloc-cylindre de gicleurs projettant de l'huile sur les pistons. La hauteur
doit être cependant étudiée afin d'éviter les
phénomènes de blow-by. La pression d'huile doit être calculée
en conséquence (voir plus loin).
- Taux
de compression: Pour l'ajuster à la demande, certains préparateurs
rectifient le bas du bloc-cylindre (-1mm), voire ne montent pas de joint
d'embase.
L'embiellage:
Nous parlons ici de préparation sur les bases d'origine, nous conservons
donc le principe du vilebrequin assemblé. Ces embiellages sont très
solides, la préparation se limitant souvent à un équilibrage
dynamique soigné, à la suppression de l'alternateur et de la roue
libre de démarreur et, en conséquence au tronçonnage de l'extrémité
du vilebrequin pour augmenter la garde au sol. Il est cependant possible d'alléger
et de polir l'embiellage, ce qui permet une plus grande vivacité et une
meilleure sécurité. Le montage de bielles Carillo ne se justifie
que si celles d'origine sont HS. Dans ce cas, il faudra monter aussi des cages
de roulements à aiguilles.
Les
carters-moteur: Des renforts en cordons de soudure au niveau des
fixations du moteur et des roulements centraux de vilebrequin sont parfoisréalisés.
Des cloisonnages limitent les pertes de charge en huile.
La
lubrification:
Compte-tenu de la nécessité de mettre dans un moteur poussé
la meilleure huile possible (synthétique), se pose le problème de
l'embrayage qui peut patiner avec ces huiles anti-friction fortement additivée.
La solution est donc d'occulter les passages d'huile entre le carter principal
et l'embrayage (cloisonnage): Il est donc créé 2 lubrifications
différentes, l'une pour le moteur (huile de synthèse sous pression),
l'autre pour l'embrayage (monograde 40 par barbotage). Le débit de
la pompe à huile d'origine doit être augmenté, surtout si
des injecteurs d'huile pour le refroidissement des pistons sont ajoutés.
Deux solutions sont possibles, pouvant même être combinées:
Le montage d'une pompe plus large, à plus grande capacité et la
modification de la démultiplication d'entraînement de la pompe.
Si le moteur est un 1200 (ou réalésé en 1200), monter un
radiateur d'huile plus gros. Enfin, le montage d'un système à
carter sec est une solution de plus en plus utilisée.
L'allumage:
Les allumages Bosch d'origine étaient déjà déficients
sur les machines de série, alors en course... Il faut donc passer à
un allumage sérieux. John Wilson (voir page "optimiser")des
allumages IIS, propose un allumage spécial racing, optimisé, compact
et léger, disposant de nombreuses courbes d'avance programmables,
pouvant être démonté et remontéen un tour de main (utile
en cas de chûte par exemple ou d'intervention mécanique urgente).
Le pilote peut même proposer sa propre courbe d'avance lors de la commande.
Enfin, cet allumage peut être livré préventivement avec une
double sortie pour pouvoir s'adapter avec une culasse twin spark, ce qui permet
d'améliorer les performances et de diminuer l'avance de la première
bougie d'environ 8°. Les bougies généralement utilisées
sont des bougies froides NGK EV ou EGV (électrode métal précieux)
ou Bosch type W3DPO à électrode projeté en platine (bougie
Bosch montée habituellement sur les Porsche 911 Turbo).
Les
carburateurs:
On peut voir sur les paddocks toutes sortes de montages, dont même des carburateurs
Dell'Orto très gros de 38, 40, voire 41mm en marque Japonaise. Pourtant,
les tests en course montrent que les bons choix tournent autour des carburateurs
Dell'Orto de 36mm. Certains trouvent néanmoins que les meilleurs résultats
sur les circuits variés sont obtenus avec des carburateurs Dell'Orto de
32 réalésés en 34mm, surtout en cylindrée 1000cc.
Gicleurs principaux de 175/180, ralenti de 65, coupe boisseaux 60/2. Les cornets
ouverts à longueur variable (3 longueurs) suivant les circuits sont généralement
utilisés, bien que certains préfèrent les grosses boîte
à air de 10 litres et plus, sans filtre, qui tranquillisent l'air admis.
Les
échappements: Après le montage généralisé
de systèmes 3 en 1, il semble maintenant y avoir un consensus sur des systèmes
3 en 1 en 2 qui donnent un meilleur rendement à haut régime.
Les diamètres des tubes sont en général de 40mm, le collecteur
est de gros diamètre ovale, les études des contre-cônes étant
capitales pour l'homogénéité de l'ensemble du système.
Des systèmes dotés d'une sorte d'Exup sont en cours d'expérimentation.
Le carburant: Si c'est autorisé,
un carburant AvGaz (aviation) ou 105 plombé est généralement
utilisé.
La boîte de vitesses,
la transmission secondaire: Peu de changements à prévoir:
Les principales améliorations sont le chromage du rouet de sélection
et une inversion des vitesses (1ère en haut, autres vitesses en bas),
ce qui rend la boîte plus facile en course. Montage de pignons et d'une
chaîne secondaire plus étroits (style Zané).
Transmission primaire: Supprimer la Triplex,
monter deux chaînes simples (plus résistantes et plus légères)
et enlever par tournage la rangée centrale de dents sur les pignons.
On peut aussi alléger lepignon récepteur par perçage entre
les fraisages.
PREPARATION
PARTIE-CYCLE - SUSPENSIONS
Page
spécialement préparée par Doug Home (Australie):
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PREPARATION
ROUES ET PNEUS
Page
spécialement préparée par Doug Home (Australie):
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